19 martie 2024
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București

La Rue Française, rue dévoilée à chaque pas à travers l’histoire de Bucarest

Maisons à travers les murs desquelles réside l’histoire de Bucarest, une allée aux carreaux rappelant de la période des deux guerres et de nombreux cafés situés d’un côté et de l’autre, la Rue Française est à ce jour un mélange heureux entre l’ancien et le nouveau, un endroit que le touriste venu à découvrir la capitale de Roumanie doit nécessairement le traverser.

La rivière Splaiul Dambovita, dans la zone de la Place Unirii, est un coin où nous pouvons voir de vestiges les plus représentatifs pour Bucarest. Les sources historiques indiquent le fait que le « foyer » de l’ancienne colonie du berger Bucur se trouvait quelque part ici.

Histoire d’un nom de rue

Tout près de l’ancienne Cité princière où, en XVe siècle, le souverain Mircea cel Batran a mis les bases de la première forteresse, une alternative à celle de Targoviste, s’ouvre « Ulita Domnească », que nous la connaissons à ce jour comme la Rue Française (Strada Franceză).

Le scientifique Aurel Ionescu nous dit que le nom de cette rue a connu une série de transformations au fil du temps. Quelque part, en XVIIe siècle, elle était connue comme « la petite rue conduisant vers la porte d’en haut de la Cour Princière ».

Elle a été aussi baptisée « Ulita de la banul Vacarescu ».

« Les sources consultées, parmi lesquelles « le Répertoire bibliographique des monuments féodaux de Bucarest », signé par N. Stoicescu, indique le fait que la résidence d’Ienachita Vacarescu (1740-1797), grande et luxueuse, se trouvait au bout du Pont Mogosoaiei, sur la partie gauche, entre les actuelles rues Raureanu et Marconi. Ses descendants ont vendu la maison avec une partie du terrain à Ion Hagi Moscu, ancien trésorier important, et sur le reste de terrain, le nouveau propriétaire Stefan Bellu, a bâti une autre maison. Ici, Bimbasa Sava avec ses mercenaires albanais ont été tués en 6/18 août 1821, par les turcs de Chahaia-bei. La maison d’Ienachita Vacarescu a été démolie en XIXe siècle, et la maison de Bellu a été également démolie et sur sa place a été bâtie l’ancienne maison Sigmund Prager, devenue ultérieurement le magasin « Sora ». Les événements intervenus nt produit de modifications en ce qui concerne le nom de la rue, qui a été connue aussi comme „Ulița de la domnița Văcăreasca”. Pour une période, après la mort d’Ienachita Vacarescu, son épouse Ecaterina a continué d’y habiter », explique Aurel Ionescu.

Un autre nom sous lequel nous retrouvons la Rue Française est „Ulița ișlicarilor”, après le nom de la Guilde des artisans et des marchands ayant les ateliers et les stands sur cette rue. « L’apparition du nom de Petite Rue Française est liée du fait que le premier consul de la France à Bucarest, Émile Gaudin, a eu la résidence dans cet endroit en 1798 », mentionne Aurel Ionescu.

Le nom de la rue a évolué comme suit :

  • 1852, le plan Borroczyn: la petite Rue Française entre le pont Mogosoaia et la Petite Rue Selari ;
  • 1856, le plan Jung : la Petite Rue Française ;
  • 1871, le plan Pappasoglu: Rue Carol, entre le pont Mogosoaia et la Place Saint Anton ;
  • 1899, le plan de l’Institut Géographique de l’Armée : Rue Carol, entre Calea Victoriei et Splaiul gén. Cernat (à ce jour, Splaiul Independentei). La partie de la rue parallèle avec la Rue Halelor, trouvée à l’est de celle-ci, a été démolie à la fin de la 4ème décennie du XXe siècle, quand Piata Unirii a été modernisée.
  • 1948 : Rue Carol se transforme en Rue 30 Decembrie.
  • 1990 : La Rue 30 decembrie se transforme en Rue Iuliu Maniu.
  • 2007 : La Rue Iuliu Maniue devient la Rue Française (Strada Franceză).

À pas sur la rue Française

La maison où Iulia Hasdeu est née.

La Rue part de Piata Unirii, limite, avec la Rue Selari, la Place Saint Anton, passe près de l’Église Saint Antonie cel mare, laisse derrière elle les ruines de la Cité Princière (à ce jour en plein processus de rénovation) et traverse les rues : Sepcari, Caldarari, Selari. Ce sont de noms de rues avec résonances médiévales, après le nom du métier ou du négoce pratiqué sur chacune d’elles.

Plus loin, la Rue Française serpente délicatement vers Calea Victoriei, dépassant la Rue Tonitza et la Rue Postei, comme un fil rouge de l’histoire. Les immeubles de cette zone sont parmi les plus anciens de Bucarest, nombreux d’eux datant de 1850 à 1920.

Les experts soutiennent qu’à ce jour, il est difficile de trouver dans la Capitale de la Roumanie, des immeubles plus anciens de 1847. Et cette chose se passe parce que, en 1847, l’année noire dans l’histoire de ces territoires, un incendie de grande proportion a brûlé la colonie des commerçants qui avaient construit de stands et de demeures en spécial en bois, autour des maisons des boyards avec les fonctionnaires de la Cour.

En se baladant, venant de Calea Victoriei, vous allez découvrir que la Rue Française a une élégance vétuste, impossible de ne pas la remarquer. Bordée d’érables, offrant un ombre agréable pendant l’été et une palette de couleurs fabuleuses pendant l’automne, la Rue Française est un endroit dans une agitation continue, un endroit où il est impossible de ne pas remarquer le nombre important d’étrangers venus à découvrir Bucarest.

Malgré cette agitation donnée par le grand nombre de touristes, la Rue Française a un air paisible, renvoyant une sorte de paix intérieure, qui t’aide à te retrouver.

Pour vous détendre, vous pouvez vous arrêter sur l’une des terrasses revêtant l’endroit dans un air de modernité pas du tout dérangeante. En même temps, vous pouvez choisir de vous promener d’un bout à l’autre de la rue et de découvrir de maisons sur lesquelles l’histoire est passée/

Si vous vous concentrez sur la partie avec les numéros pairs, vous allez découvrir une série d’immeubles monuments historiques. Les immeubles sont assis dans une ligne vous obligeant à suivre les détails des constructions. Ainsi, au numéro 4, vous allez remarquer une maison datant de 1885. Un peu plus loin, au numéro 12, vous allez découvrir une construction d’inspiration des styles de la Renaissance, bâtie en 1850. Et l’immeuble numéro 16 entre dans la même catégorie.

La maison avec le numéro 14 porte l’effigie d’Iulia Hasdeu. Les sources disent qu’ils ont habité ici, pour une période, Bogdan Petriceiu Hașdeu (l’une des plus grandes personnalités de la culture roumaine de tous les temps) et son épouse. En plus, il semble que dans cette maison, Iulia Hasdeu – leur fille unique, est née.

La maison M. Russu a été bâtie en 1892.

Nous regardons vers les maisons avec les numéros impairs. Au numéro 11, bâtie en 1982, se trouve la maison M. Russu. Sur le fronton, on peut voir même à ce jour l’inscription. La construction surprend par sa symétrie, son étroitesse, mais aussi par l’unique balcon avec de décorations classiques. Une construction similaire apparaît sur la rue, au numéro 20, celle-ci étant en fait une caractéristique des plusieurs immeubles de la Rue Française.

Les érables ombrant la Rue Française.

Sur la partie de rue avec numéros impairs, on ne peut pas passer sans observer l’immeuble du numéro 9. Il s’agit toujours d’un immeuble monument historique, totalement modifié en 1920, quand il a reçu un style éclectique et quand a été transformé dans une maison de rapport.

La maison de rapport est un immeuble trouvé à la disposition de l’Armée Roumaine et qui abritait  les officiers. Dans la période respective, les officiers de l’Armée Roumaine étaient contraints à se marier avec les filles de propriétaires de terrains riches. À cause de ces mariages, une grande partie du temps des officiers s’écoulaient aux propriétés des beaux-parents, et quand ils étaient convoqués en garnison, ils étaient hébergés dans ces maisons de rapport. Ainsi, ils avaient la possibilité de se présenter en caserne quand devraient donner le rapport.

La maison de rapport de cette zone est répartie sur trois parcelles, deux d’elles sur la Rue Française, aux numéros 19 et 21. Ces parcelles ont appartenu au docteur Gheorghe M. Darvari (1839-1903) et à son épouse. L’autre parcelle est située derrière aux deux et elle sort vers un tronçon de l’actuelle Rue Tonitza, qui au passé s’appelait Saint Dumitru, après l’église y située. Initialement, l’immeuble, bâti après les dessins de l’architecte I. Friederich en 1981, était en style académique de facture néoclassique. « Le tourisme découvrant la Rue Française a la possibilité de voir également d’autres monuments importants de la région. Par exemple, l’Église Saint Dumitru, connue aussi comme Serment, trouvée sur la Rue Tonitza au numéro 20. Le premier sanctuaire sur cet endroit date depuis le XVIe siècle. L’église actuelle a été rebâtie par Constantin Filitti, Archevêque de Buzau, étant finalisée en 1843 par ses descendants », précise Aurel Ionescu.

« Elle s’appelait aussi l’église de serment parce qu’ici étaient prêtés les serments les plus solennels, quand le défendeur ou le demandeur … prêtaient le serment près de la porte de l’autel qu’ils diront la vérité rien autre chose que la vérité…. », nous dit G.I. Ionnescu-Gion, en „Istoria Bucurescilor” (Histoire de Bucarest)

« Également, sur la Rue Sepcari, au numéro 22B, se trouve l’Église Princière, l’Ancienne Cour, nommé Saint Anton. Le sanctuaire actuel a été bâti sur les ruines d’une ancienne église et célébrant la Bonne Nouvelle, par Mircea Ciobanul (1545-1552; 1553-1554; 1558-1559). C’était l’église du Palais Princier, nommé ultérieurement l’Ancienne Cour. Après 1847 elle a repris aussi la fête de Saint Anton située à sa proximité. Il ne doit pas rater l’endroit où se trouvait l’Église Saint Anton (Antonie), nommé aussi du Prison. Bâtie en XVIe siècle à proximité de la construction abritant le Prison Princier, elle a subi en plusieurs reprises d’incendies, la dernière fois étant détruite par le Grand Incendie du 23 mars 1847. Elle n’a pas été rebâtie. Sur son endroit, un monument en pierre est bâti, et le contour des murs est marqué par un terrain en clôture » détaille Aurel Ionescu.

Auteur: Ștefania Enache
Photo: Corina Gheorghe
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